mardi 2 septembre 2014

Championnats du monde de sudoku 2014 – Londres. Un arrière-goût de déjà vu !

Malgré quelques turbulences dues à un ciel capricieux, le voyage à Londres se déroule sans histoire le dimanche 10 août. J'arrive à l'hôtel vers 14h30 et ai le plaisir de rencontrer déjà beaucoup de joueurs, connaissances et amis. Je profite de l'après-midi pour me relaxer quelque peu, le programme de la semaine s'avérant plus que chargé. Après le repas, la séance de questions n'apporte pas d'élément crucial à la compétition. Après une bonne nuit de sommeil, les hostilités peuvent commencer.


Première journée


Premier round : sudoku classique – 20 minutes – 200 points.


Comme l'an passé, l'ouverture du championnat consiste en une série de sudoku classiques de difficulté peu élevée. Nous avons en effet 10 grilles à résoudre pendant 20 minutes. Après un départ concentré, je ne tarde pas à me perdre dans d'autres pensées qui freinent dès lors ma progression. Au final, je ne résous que 7 des 10 grilles, alors que les meilleurs parviennent à résoudre la totalité. Mon manque de vitesse combiné à la difficulté de me concentrer dès le début du tournoi m'empêche de faire un bon résultat sur ce round.

Bilan : 113 points – 49% du score de Bastien Vial-Jaime (230 points), meilleur concurrent sur ce round. Un oubli de 2 cases me fait perdre 17 points, ma relative lenteur combinée à cette erreur stupide me font louper une fois de plus le début du tournoi. Heureusement l'épreuve était courte et rien n'est joué après ce qu'on peut appeler un échauffement.

Deuxième round : variantes classiques – 45 minutes – 535 points.


Les trois premières grilles (sudoku surplus, déficit et irrégulier) ne me tentant guère, je décide de commencer ce round par le sudoku diagonal, une grille à 16 chiffres donnés, très bien construite (je me doutais que l'auteur était Tom, il avait déjà créé une grille similaire par le passé). Avec le peu d'indice présent, il s'agit de ne pas louper une information, sous peine de passer un mauvais quart d'heure. La résolution se passe sans anicroche pour moi, et j’enchaîne avec le windoku, odd, non-consécutif, le killer contenant 4 zones rectangulaires à 8 cases, thermo et arrow. Le temps étant loin d'être terminé, je décide ensuite de revenir sur l'irrégulière, puis le surplus sudoku, et enchaîne ensuite par les deux sudokus classiques du fin de round pour acquérir le plus de points possibles. Il me reste 1'30 et la grille la plus facile du lot, un sudoku déficit à 15 points. J'arrive à le résoudre de justesse, le chronomètre indiquant qu'il restait seulement 20 secondes de jeu. Je jette encore un rapide coup d’œil à toutes les grilles en vérifiant que toutes les cases soient remplies, afin de ne pas répéter l'erreur du premier round (bien que je ne suis pas encore au courant de mon erreur à ce moment-là). Je parviens à résoudre toutes les grilles de ce round, ce qui semble être une bonne performance, malgré le fait que les meilleurs ont terminé avec plus de 10 minutes de marge et engrangeront de précieux points de bonus. J'ai beaucoup apprécié les sudokus de ce round, la construction de ces grilles était parfaite, esthétique, minimale, bref, des grilles de la meilleure qualité qui annonce la couleur quant à la qualité du tournoi lui-même.

Bilan : 515 points – 76% du score de Tiit Vunk (675 points). Une erreur à la fin d'une grille classique ne parvient pas à entacher mon enthousiasme par rapport à cette épreuve. Seuls 6 joueurs parviennent à faire un score supérieur au mien, ce qui prouve que j'ai joué à un excellent niveau sur cette épreuve. Après les 2 premiers rounds, le classement intermédiaire indiquera que je suis 12ème, malgré mon mauvais départ sur la première épreuve. Malheureusement c'est à ce moment que les problèmes arrivent...


Je joue à côté de la capitaine de l'équipe Chinoise et organisatrice des championnats 2013: Chen Cen


Troisième round : variantes avec indices extérieurs – 45 minutes – 510 points.


Ayant bien préparé les grilles de cette épreuve, je suis assez confiant et décide de résoudre les sudokus dans l'ordre proposé, au moins jusqu'à la grille max triplet, variante sur laquelle je pense être moins à l'aise. Le odd-even-big-small à 40 points n'est pas complètement évident, mais ne me pose néanmoins pas de problème. Sur le X-sums qui suit, je commence à me déconcentrer. Je recommence la grille après 1-2 minute, croyant avoir repérer une erreur dans ma résolution, ce qui n'était pas le cas. J'en viens tout de même à bout sans perdre trop de temps. L'outside sudoku et le next to 9 sudoku passent sans problème eux aussi. Après un peu plus de la moitié du temps, j'ai donc résolu les quatre premières grilles me rapportant 230 points, sur un rythme un peu lent, certes, mais sans perdre un temps considérable. Vient ensuite le skyscrapers sudoku, qui devrait être la grille la plus difficile de cette épreuve, valant 90 points. Peu de chiffres sont présents à l'intérieur de la grille, les indices extérieurs sont prédominants. J'avance lentement, ayant du mal à repérer toutes les évidences et manquant d'efficacité à utiliser les indices à bon escient. Après plus de 10 minutes sur cette grille, qui est maintenant quasiment résolue, je constate une erreur. Je ne parviens plus à placer les derniers chiffres sans qu'il y ait une contradiction avec les indices extérieurs. Je tente de repérer l'erreur pendant encore 2-3 minutes, mais rien n'y fait, je ne parviens pas à corriger la grille. Je décide alors de la laisser tomber et de m'attaquer à l'even sandwich sudoku à 75 points. En m'y prenant bien, je devrais être capable de la résoudre dans les 10 minutes restantes. Mais, passablement déconcentré par mon ratage sur la grille précédente, j'avance très lentement. Plus le temps passe, plus je regarde le compte à rebours et perds d'autant plus ma concentration. A 2 minutes de la fin, je me rends compte que je n'arriverai pas à résoudre cette grille et que j'ai perdu presque la moitié du temps imparti sans résoudre une seule grille...

Bilan : 230 points – 41% du score de Nikola Zivanovic (560 points). Round catastrophique. J'aurais facilement pu viser un score de 395 points ou plus sur cette épreuve, j'en suis très loin. Beaucoup de points perdus en vue du classement général. Certes il y a encore beaucoup d'épreuve, voyons si j'arrive à me ressaisir dans le round suivant.

Quatrième round : variantes sur le thème « voisinage » – 45 minutes – 560 points.


Des variantes contenant des règles liant les cases voisines nous sont proposées dans ce round. Outre les populaires consecutive et non-consecutive, inégalité, XV et kropki sudokus se trouvent un no nine, un odd/even count et consecutive sequence sudoku. Le sudoku inégalité à 95 points me fait un peu peur, je pense que je le laisserai de côté dans un premier temps. Je ne suis pas un spécialiste des grilles consécutive, mais je commence tout de même par jeter un coup d’œil sur cette grille, qui est la première proposée. Je craignais que le début de la résolution soit difficile et c'est ce qui arrive, je ne m'attarde donc pas sur cette grille et passe directement au sudoku non-consécutif, qui passe sans trop de mal. Je m'attaque ensuite au no-nine qui oppose d'emblée plus de résistance. Après quelques minutes, j'arrive à une contradiction qui signifie que j'ai de nouveau fait une erreur. Étant persuadé que j'ai fait cette erreur dans une certaine zone de la grille, j'efface une bonne quinzaine de chiffres et recommence à partir de ce point. Mais rien n'y fait, je retombe sur une contradiction signifiant que l'erreur commise est ailleurs... Je décide alors que j'ai perdu assez de temps sur cette grille valant seulement 50 points et m'attaque avec plus de succès au sudoku XV, kropki sudoku (très facile malgré ses 75 points), odd/even count sudoku et je termine par la consecutive sequence à 70 points,qui malgré un début pas évident, passe sans encombre. Je n'aurai une fois de plus pas le temps de jeter un œil aux deux classiques valant chacune 20 points.

Bilan : 310 points – 67% du score de Bastien Vial-Jaime, Kota Morinishi et Tiit Vunk (465 points). Loin d'être un score aussi mauvais que sur le troisième round, je ne parviens décidément pas à jouer sans faire d'erreur, ici c'est 7-8 minutes passées sur le no-nine sudoku qui ont été bêtement gâchées. A noter que c'est le premier round qu'aucun joueur ne parvient à terminer dans les temps. Le score des meilleurs tend à me faire penser que le choix de ne pas s'attaquer au sudoku inégalité n'était pas mauvais.

Cinquième round : variantes « arithmétiques » – 45 minutes – 555 points.


Après la pause de midi, nous reprenons la compétition avec un nouveau round de 45 minutes sur le thème du calcul mental. Ne me sachant pas un maître en la matière, j'espère tout de même ne pas perdre trop de terrain sur les spécialistes, certaines variantes pouvant tout de même me convenir. Le killer sudoku pro, une variante similaire au killer sudoku au détail près que les nombres indiqués peuvent être la somme, le produit, le quotient ou la différence des chiffres contenus dans la zone vaut 120 points et fait office d'épouvantail dans cette épreuve. Comme d'habitude, je commence dans l'ordre des grilles proposées, ici un killer sudoku. Celui-ci vaut 95 points et parait effectivement plus difficile que celui qui se trouvait dans le 2ème round. Après quelques chiffres trouvés, je me retrouve bloqué et décide alors d'abandonner au profit des autres variantes. Les arrow, Star product, little killer, equality et diagonal arrow sudokus n'opposent pas une grande résistance. Vient ensuite la dernière variante : le killer sudoku pro. A première vue, il y a beaucoup de grands produits à décomposer, ce qui n'est pas mon point fort. J'entame tout de même la grille, mais après quelques minutes, je fais une erreur que je n'arrive malheureusement pas à corriger. Il reste alors 5 minutes et je décide de résoudre les deux classiques à 20 points. Il me manquera littéralement quelques secondes pour terminer la résolution de la deuxième classique.

Bilan : 320 points – 47% du score de Kota Morinishi (675 points). Encore une erreur et de nombreuses minutes de perdues sur les deux grilles de ce round valant le plus de points. Erreur tactique ? J'aurais peut-être du revenir sur le killer sudoku (sur lequel j'ai bêtement loupé une évidence – une somme de 36 en 8 case ne contient pas de 9) plutôt que d'attaquer le killer sudoku pro, sur lequel je savais ne pas être à l'aise. Un mauvais round de plus pour moi, donc... A noter que Kota a réalisé une superbe performance sur cette épreuve, résolvant toutes les grilles avec 10 minutes d'avance sur tous ses poursuivants.

Sixième round : variantes « géométriques » – 45 minutes – 525 points.


Autant annoncer la couleur tout de suite, cette dernière épreuve individuelle de la journée est celle que je crains le plus. Non pas que je m'inquiète de mon niveau de concentration après ces quelques heures de jeu, mais les variantes présentes dans ce round ne m'inspirent guère. Je me sens compétitif sur une seule des variantes proposées : le parquet sudoku. A cela s'ajoute la grille la plus coté du tournoi, un hex sudoku à 140 points ; Au vu de mes déconvenues sur la plupart des grosses grilles des rounds précédents, il y a de quoi se faire des cheveux blancs. Je débute l'épreuve avec l' isometric sudoku ( = sudoku 3D), valant seulement 30 points. Une grille fort bien construite, surprenante mais effectivement pas trop difficile. Je profite ensuite du parquet sudoku pour prendre un peu d'élan. Attention aux erreurs et aussi aux cases vides sur cette grille... ça passe. Je me lance ensuite sur l'hex sudoku à 140 points. Malgré plusieurs moments de blocage, ce qui parait normal sur une grille valant autant de points, j'arrive à la résoudre sans trop de problème. Je me force à aller lentement en fin de grille, une erreur est si vite arrivée sur ce type de variante. Après l'hex vient le sudokurve à 85 points. Je m'attendais à une grille avec 9 régions (la plupart des kurves ont 5 régions seulement), avec lignes courbées dans tous les sens. Pas du tout confiant sur cette grille, après le souvenir douloureux d'une telle grille du même auteur (Tom Collyer) sur un tournoi en ligne il y a quelques années. Je me lance quand même dans la résolution, les autres grilles ne me tentant guère plus... Je ne peux pas prétendre l'avoir résolue rapidement, mais je n'ai pas eu trop de peine non plus. Vient ensuite le sudoku toroidal à 75 points, encore une grille que je n'affectionne guère. Cette fois, vu le temps qu'il reste, je préfère directement passer au ten box sudoku, une variante qui m'a pourtant fait quelques frayeurs pendant ma préparation la semaine avant le championnat. Celle-ci vaut 40 points et est donc plutôt facile. En fin de round, j'ai encore le temps de résoudre le sudoku irrégulier et les deux classiques à 20 points.

Bilan : 450 points – 73% du score de Tiit Vunk (615 points). Et surtout la 5ème place totalement inattendue sur ce round. En effet, seuls l'Estonien Tiit Vunk et trois Japonais furent meilleurs que moi ici. Ce dernier round individuel mieux réussi qu'espéré me permet de ne pas m'effondrer au classement général individuel de cette première journée, où je figure alors à la 20ème place. Le journée du lendemain comporte un long round qui pourrait me convenir et un round du type « sprint » qui me fait très peur. Mais place en fin d'après-midi à deux épreuves par équipes :


L'équipe suisse


Septième et huitième rounds : épreuves par équipe – 30 minutes chacun.


Sur le premier des deux rounds par équipe, nous devons résoudre des sudokus classiques. Chacun des 4 joueurs de l'équipe a un stylo de couleur et n'a le droit d'écrire que dans la zone correspondant à sa couleur dans la grille. Toutes les 90 secondes, Tom signale par un retentissant « rotate ! » que nous devons passer la grille à notre équipier à gauche, tandis que nous recevons la grille de notre équipier placé à notre droite. Nous avions décidé que Markus, théoriquement le joueur le moins rapide en sudoku classique, se placerait juste après moi, de sorte que je puisse lui communiquer les quelques chiffres que j'avais repéré dans sa zone juste après chaque changement de grille. Cette tactique a plutôt bien fonctionné, nous réussissons à résoudre 3 des 6 grilles proposées. Certes, notre score est loin du score des Allemands qui rendent leur copie plus de 8 minutes avant la fin de l'épreuve.
Le deuxième round par équipe nous confronte à des bandes (lignes et colonnes) contenant des chiffres et que nous devons placer les unes sur les autres dans le bon ordre pour reconstituer un sudoku classique. Là aussi nous avions je pense une bonne tactique, malgré le fait qu'il n'était pas idéal d'être 4 autour d'un tel sudoku et que certains joueurs ne se sont peut-être pas sentis très utiles. Nous résolvons 3 des 4 sudokus proposés mais malheureusement commettons deux erreurs, dont la première est particulièrement stupide : l'oubli d'écrire la première bande placée... Je prends sur moi cette erreur, puisque c'est moi qui étais chargé d'écrire l'ordre des bandes placées. Sorry guys ! Ces deux épreuves étaient plutôt bien conçues et accessibles aux petites équipes en terme de difficulté, ce qui n'est pas le cas chaque année.

Après le repas, la soirée est loin d'être terminée, puisque le programme annonce la finale du GP de sudoku. Vous pouvez lire un compte-rendu détaillé de cette finale sur le blog de Bastien Vial-Jaime, qui y a pris part. Une des sept grilles de la finale était de ma conception, j'avais à coeur de voir en combien de temps les meilleurs joueurs l'avaleraient.

Deuxième journée


Neuvième round : variantes diverses – 90 minutes – 940 points.


C'est le seul round de ce championnat qui dure plus de 45 minutes. 15 variantes et 2 grille classiques composent cette épreuve. Après une nuit où j'ai eu beaucoup de peine à trouver le sommeil, je me sens un peu fatigué, mais je suis bien décidé à gagner quelques places au classement général. J'avais décidé de résoudre les grilles dans l'ordre proposé, sauf le sudoku cylindrique que je n'affectionne pas beaucoup. Au moment de placer le dernier chiffre dans le sudoku anti-knight qui me résista quelque peu, je constate que le chiffre en question ne peut pas y être placé sans contredire la règle de cette variante. Mazette, la journée ne s'annonce pas meilleure qu'hier en ce qui concerne les erreurs. Je laisse la grille telle quelle et je résous les grilles suivantes. Je résous alors toutes les grilles, sauf le sudoku cylindrique, le « eliminate sudoku » à 90 points qui parait ardu à première vue, et les deux classiques. Mais ma vitesse n'est pas optimale et il reste peu de temps. Je décide de me lancer dans le « eliminate sudoku », une nouvelle variante, dans les quelques minutes qu'il reste. La grille résiste, et quand je constate que je ne pourrai pas la résoudre, je me décide à faire une hypothèse... suivie d'une deuxième hypothèse... Je termine la résolution sans constater d'erreur dans la grille. Gros coup de bol ? Et non, la grille s'avérera fausse et ne me rapportera pas de points.

Bilan : 660 points – 64% du score de Dai Tantan (1020 points). Encore une épreuve sur laquelle je suis en-dessous de mes capacités. Ayant 3 des grilles valant le plus de points (anti-knight, eliminate et cylindrique) et les deux classiques non-résolues, je marque moins de points que mes adversaires directs.

Dixième round : Overlapping scattered sudoku – 20 minutes – 100 points.


Deux grilles imbriquées l'une dans l'autre composent ce round. J'avais résolu quelques grilles de ce type du même auteur durant ma semaine de préparation avant le championnat. Avec à chaque fois ou presque un temps supérieur aux 20 minutes ou une résolution entachée d'erreurs. Dès lors, j’espère que la grille du championnat est plus facile, mais je sais pertinemment que je serai loin du niveau des meilleurs sur une telle épreuve. Mon but est donc de marquer les 100 points de la grille, sans me soucier du temps de résolution des meilleurs. En effet, la grille du championnat s'avère assez facile puisque les meilleurs joueurs en eurent terminé en moins de 7 minutes. Dès ce moment, il est devenu plus difficile de se concentrer en voyant les organisateurs courir de table en table pour récupérer les feuilles des joueurs qui en avaient terminé. J'essaie le plus possible de rester calme et d'éviter les erreurs. Je rends ma copie après plus de 16 minutes.

Bilan : 130 points – 56% du score de Bastien Vial-Jaime, Jin Ce et Klára Vytisková (230 points). Les organisateurs ont eu le bon goût de donner peu de points à cette épreuve et assez de temps pour que la majorité des joueurs soient capables de résoudre la grille. En effet, 92 joueurs ont marqué au moins 100 points. Dans l'idéal, j'aurais certainement pu résoudre la grille en économisant 3-4 minutes de plus, mais c'était ma tactique d'y aller très tranquillement dans le but d'éviter les erreurs. J'ai donc limité les dégâts, comme prévu. Il reste à ce moment-là encore une épreuve par équipe avant les playoffs qui auront lieu durant l'après-midi.

Onzième round : épreuve par équipe – 45 minutes.


Nous devons résoudre 5 variantes de difficulté très élevée dans ce round. Les chiffres de certaines cases correspondent d'une grille à l'autre, ce qui devrait nous aider à résoudre les grilles, même si les organisateurs précisent que chacune des grilles peut être résolue sans l'aide des correspondances. Nous nous répartissons les grilles selon les qualités de chaque joueur. Je prends le sum skyscrapers, mais je me rends vite compte que la difficulté est énorme et que je vais avoir beaucoup de peine à le résoudre. Je me replie alors sur le musketry sudoku, qu'aucun joueur de l'équipe n'affectionne visiblement. Je parviens à avancer dans la grille, nous trouvons quelques indices dans les cases liées d'une grille à l'autre. Malheureusement, le risque sur ce genre d'épreuve est qu'une erreur peut se propager sur toutes les grilles. Nous faisons face à des erreurs dans au moins 2 grilles. Nous parvenons tout de même à résoudre le musketry sudoku, mais ce sera notre seule grille résolue.

L'après-midi nous réserve des playoffs très intéressants. Le système mis en œuvre par les organisateurs cette année a l'air très bien conçu et pourrait servir de modèle pour les années suivantes. Vous pouvez lire un compte-rendu de ces playoffs sur le blog de Bastien Vial-Jaime.

Bilan personnel :

Je termine ces championnats au 24ème rang, soit 2 rangs de plus que l'année dernière. Au-delà du classement, c'est encore une fois ma performance qui ne m'a pas convaincu, d’où le titre de mon message. Ma force sur les tournois en ligne est de faire très peu d'erreurs. Certes, il est normal de commettre plus d'erreurs sur un tournoi qui dure 2 jours que sur les tournois en ligne, mais cette fois encore j'ai l'impression que cette force sur les tournois en ligne se transforme en faiblesse aux championnats du monde. J'avais réussi un bon championnat d'Allemagne au mois de mai, et je pense que ma préparation à ces championnats ne fut pas loin d'être optimale. J'espérais donc un meilleur résultat que celui-ci. Ajoutez à cela le fait de passer très près de la finale du GP pour la deuxième année consécutive, quelques soucis concernant les droits de reproduction de mes grilles ; Ces championnats concluent une année minée par quelques (petites) déceptions. Je ne vais certes pas m'arrêter de jouer au sudoku. Je vais peut-être me concentrer sur les tournois en ligne l'an prochain, et attendre moins des championnats du monde. Je relativise tout de même en me disant que terminer au 15ème (à peu près la place que j'espérais) ou au 24ème rang ne fait pas une différence énorme.


A peu près tous les joueurs

Je vais terminer en félicitant les organisateurs de ce championnat. De la conception des grilles jusqu'à la conception du tournoi lui-même en passant par l'organisation globale de l'événement, presque tout a été parfait. Quand on a une petite idée de la somme de travail que représente la préparation d'un tel événement, on ne peut que féliciter chaleureusement toutes les personnes qui ont œuvré pour que tout se déroule de manière optimale.
En ce qui concerne les grilles proposées, j'ai une seule critique mineure à faire: il manquait des sudokus classiques de difficulté plus élevée. En effet, tous les sudokus classiques présentés étaient faciles. Quelques grilles nécessitant un peu plus de réflexion auraient été les bienvenues et si la variété des grilles proposées était très intéressante malgré le peu d'innovations, je pense qu'un championnat du monde doit aussi contenir des sudokus classiques de difficulté variée. Ceci dit, je préfère nettement des grilles faciles à des grilles nécessitant des hypothèses pour être résolues (qui, elles, n'ont pas leur place en compétition à mon humble avis), et ce n'est pas la présence de sudoku classique de difficulté plus élevée qui m'aurait permis de faire un meilleur résultat. Si je me permets de faire cette petite critique, je souligne encore une fois que les sudokus étaient d'excellente facture. L'édition 2014 des championnats du monde pourra je l'espère servir d'exemple pour les éditions futures.

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